Chers collègues,
Dans sa dernière édition, The Economist commente les effets de la crise financière de 2008 sur les dépenses de santé des pays de l’OCDE : ralentissement de la croissance des dépenses de santé, qui repartent à la hause depuis 2010, les dépenses privées plus que les dépenses publiques, mais sans atteindre (encore) le taux de croissance d’avant la crise. Ce ralentissement des dépenses a eu des conséquences variables mais souvent négatives sur l’état de santé des populations.
En écho à cette analyse globale, deux dépêches locales : l’une sur le rejet par le conseil de la Cnamts du rapport charges et produits 2015. “Dire non, c’est déjà agir”, disait Camus. La politique du rabot ne passe pas. La copie doit être revue.
L’autre sur les difficultés budgétaires de la Ville de Paris, à l’heure où se profile une gabegie d’argent public en raison du maintien coûte que coûte du projet Faugère-Hirsch-Hidalgo pour l’Hôtel Dieu. On annonce 170 M€ d’investissement pour ce projet de la direction générale de l’AP-HP soutenu par la Mairie de Paris et dont le contenu paraît toujours aussi peu convaincant, pour ne pas dire nébuleux. Autant de moins pour les hôpitaux qui ont réellement besoin d’investissement. Dans le compte rendu du dernier bureau de la commission médicale d’établissement (CME) de l’AP-HP, on peut lire : “Inscrit dans les investissements lourds à hauteur de 170 M€, le nouvel Hôtel-Dieu accroît la perplexité des praticiens, exprimée lors du bureau de la CME : la priorité sanitaire de ce projet médical, encore imprécis, autorise-t-elle à envisager une dépense de cette importance quand un effort d’économies sans précédent est imposé aux hôpitaux français ?” That is the question.
Amitiés et bon courage.